
La prière selon saint Augustin
La prière selon saint Thomas d’Aquin
La prière selon l’esprit de sainte Thérèse de Lisieux par le
père Reveraud et synthèse faite par François Lugan
La prière d'après sainte Thérèse de Lisieux
La prière d'après le pape Jean-Paul II
La prière d'après le pape Benoît XVI
La prière d’après François Lugan
Dix chemins
pour rentrer dans la prière par Jacques Gauthier
« Il faut toujours prier comme si l'action était inutile et agir
comme si la prière était insuffisante.» affirme Sainte
Thérèse de Lisieux.
Bien souvent notre prière est
terne, sans goût, chargée d’ennui, comme si entre Jésus et nous il n’y avait
jamais rien eu… Thérèse témoigne de sa prière et nous accompagne sur ce chemin
de confiance et de gratuité dans l’amour.
« Qu’elle est donc grande la
puissance de la Prière !
On dirait une reine ayant à chaque instant libre accès auprès
du roi et pouvant obtenir tout ce qu’elle demande. Il n’est
point nécessaire pour être exaucée de lire dans un livre une
belle formule composée pour la circonstance ; s’il en était
ainsi…
hélas ! que je serais plaindre !…
En dehors de l’office Divin que je suis bien indigne de
réciter, je n’ai pas le courage de m’astreindre à chercher
dans les livres de belles prières, cela me fait mal à la tête,
il y en a tant !…
et puis elles sont toutes plus belles les unes que les autres…
Je ne saurais les réciter toutes et ne sachant laquelle
choisir, je fais comme les enfants qui ne savent pas lire, je
dis tout simplement au Bon Dieu ce que je veux lui dire, sans
faire de belles phrases, et toujours Il me comprend…
Pour moi, la prière, c’est un élan du cœur, c’est un simple
regard jeté vers le Ciel, c’est un cri de reconnaissance et
d’amour au sein de l’épreuve comme au sein de la joie ; enfin
c’est quelque chose de grand, de surnaturel, qui me dilate
l’âme et m’unit à Jésus. » (Ms C, 25rv).
« Comment une âme aussi
imparfaite que la mienne peut-elle aspirer à posséder la plénitude de
l’Amour ?…
0 Jésus ! mon premier, mon seul Ami, toi que j’aime
UNIQUEMENT, dis-moi quel est ce mystère ?…
Pourquoi ne réserves-tu pas ces
immenses aspirations aux grandes âmes, aux Aigles qui planent dans les
hauteurs ?…
Moi je me considère comme un faible petit oiseau couvert
seulement d’un léger duvet, je ne suis pas un aigle j’en ai simplement les yeux
et le cœur car malgré ma petitesse extrême j’ose fixer le Soleil Divin, le
Soleil de l’Amour et mon cœur sent en lui toutes les aspirations de
l’Aigle… » (Ms B,4v)
« Le petit oiseau voudrait
voler vers ce brillant Soleil qui charme ses yeux, il voudrait imiter les
Aigles ses frères qu’il voit s’élever jusqu’au foyer Divin de la Trinité Sainte…
hélas ! tout ce qu’il peut faire, c’est de soulever ses petites ailes,
mais s’envoler, cela n’est pas en son petit pouvoir ! Que va-t-il
devenir ? mourir de chagrin se voyant aussi impuissant ?…
Oh
non ! le petit oiseau ne va pas même s’affliger. Avec un audacieux
abandon, il veut rester à fixer son Divin Soleil ; rien ne saurait
l’effrayer, ni le vent ni la pluie, et si de sombres nuages viennent à cacher
l’Astre d’Amour, le petit oiseau ne change pas de place, il sait que par delà les
nuages son Soleil brille toujours, que son éclat ne saurait s’éclipser un seul
instant. » (Ms B,5r).
« Parfois il est vrai, le
cœur du petit oiseau se trouve assailli par la tempête, il lui semble ne pas
croire qu’il existe autre chose que les nuages qui l’enveloppent ; c’est
alors le moment de la joie parfaite pour le pauvre petit être faible. Quel
bonheur pour lui de rester là quand même, de fixer l’invisible lumière qui se
dérobe à sa foi !…
Jésus, jusqu’à présent, je comprends ton amour pour le
petit oiseau, puisqu’il ne s’éloigne pas de toi…
mais je le sais et tu le sais
aussi, souvent, l’imparfaite petite créature tout en restant à sa place
(c’est-à-dire sous les rayons du Soleil,) se laisse un peu distraire de son
unique occupation, elle prend une petite graine à droite et à gauche, court
après un petit ver…
puis rencontrant une petite flaque d’eau elle mouille ses
plumes à peine formées, elle voit une fleur qui lui plaît, alors son petit
esprit s’occupe de cette fleur… enfin ne pouvant planer comme les aigles, le
pauvre petit oiseau s’occupe encore des bagatelles de la terre. Cependant après
tous ses méfaits, au lieu d’aller se cacher dans un coin pour pleurer sa misère
et mourir de repentir, le petit oiseau se tourne vers son Bien-Aimé Soleil, il
présente à ses rayons bienfaisants ses petites ailes mouillées, il gémit comme
l’hirondelle et dans son doux chant il confie, il raconte en détail ses
infidélités pensant dans son téméraire abandon acquérir ainsi plus d’empire,
attirer plus pleinement l’amour de Celui qui n’est pas venu appeler les justes
mais les pécheurs…
Si l’Astre Adoré demeure sourd aux gazouillements plaintifs
de sa petite créature, s’il reste voilé… eh bien ! la petite créature
reste mouillée, elle accepte d’être transie de froid et se réjouit encore de
cette souffrance qu’elle a cependant méritée…
O Jésus ! que ton petit
oiseau est heureux d’être faible et petit, que deviendrait-il s’il était
grand ?…
Jamais il n’aurait l’audace de paraître en ta présence, de
sommeiller devant toi…
Oui, c’est là encore une faiblesse du petit oiseau
lorsqu’il veut fixer le Divin Soleil et que les nuages l’empêchent de voir un
seul rayon, malgré lui ses petits yeux se ferment, sa petite tête se cache sous
la petite aile et le pauvre petit être s’endort, croyant toujours fixer son
Astre Chéri. A son réveil, il ne se désole pas, son petit cœur reste en paix,
il recommence son office d’amour, il invoque les anges et les Saints qui
s’élèvent comme des Aigles vers le Foyer dévorant, objet de son envie et les
Aigles prenant en pitié leur petit frère, le protègent, le défendent et mettent
en fuite les vautours qui voudraient le dévorer. Les vautours, images des
démons, le petit oiseau ne les craint pas, il n’est point destiné à devenir
leur proie, mais celle de l’Aigle qu’il contemple au centre du Soleil
d’Amour. » (Ms B,5rv).
« (…) Aussi longtemps que tu
le voudras, ô mon Bien Aimé, ton petit oiseau restera sans forces et sans
ailes, toujours il demeurera les yeux fixés sur toi, il veut être fasciné par
ton regard divin, il veut devenir la proie de ton Amour… Un jour, j’en ai
l’espoir, Aigle Adoré, tu viendras chercher ton petit oiseau, et remontant avec
lui au Foyer de l’Amour, tu le plongeras pour l’éternité dans le brûlant Abîme
de Cet Amour auquel il s’est offert en victime… » (Ms B,5v).
Thérèse nous dit également
comment elle présente à Dieu les intentions qu’elle porte ou qui lui sont
confiées.
« Aux
âmes simples, il ne
faut pas de moyens compliqués ; comme je suis de ce nombre,
un matin
pendant mon action de grâces, Jésus m’a donné
un moyen simple d’accomplir ma
mission. Il m’a fait comprendre cette parole des
Cantiques : "ATTIREZ-MOI, NOUS COURRONS à
l’odeur de vos
parfums. « O Jésus, il n’est donc même pas
nécessaire de
dire : "En m’attirant, attirez les âmes que
j’aime ! Cette
simple parole : "Attirez-moi" suffit.
Seigneur, je le comprends,
lorsqu’une âme s’est laissé captiver par
l’odeur enivrante de vos parfums, elle
ne saurait courir seule, toutes les âmes qu’elle aime sont
entraînées à sa
suite ; cela se fait sans contrainte, sans effort, c’est une
conséquence
naturelle de son attraction vers vous. De même qu’un
torrent, se jetant avec
impétuosité dans l’océan, entraîne
après lui tout ce qu’il a rencontré sur son
passage, de même, ô mon Jésus, l’âme qui
se plonge dans l’océan sans rivages de
votre amour, attire avec elle tous les trésors qu’elle
possède … " (Ms
C,33v-34r).
« Qu’est-ce donc de demander
d’être Attiré, sinon de s’unir d’une manière intime à l’objet qui captive le
cœur ? Si le feu et le fer avaient la raison et que ce dernier disait à
l’autre : Attire-moi, ne prouverait-il pas qu’il désire s’identifier au
feu de manière qu’il le pénètre et l’imbibe de sa brûlante substance et semble
ne faire qu’un avec lui. Mère bien-aimée, voici ma prière, je demande à Jésus
de m’attirer dans les flammes de son amour, de m’unir si étroitement Lui, qu’Il
vive et agisse en moi. Je sens que plus le feu de l’amour embrasera mon cœur,
plus je dirai : Attirez-moi, plus aussi les âmes qui s’approcheront de moi
(pauvre petit débris de fer inutile, si je m’éloignais du brasier divin), plus
ces âmes courront avec vitesse à l’odeur des parfums de leur Bien-Aimé, car une
âme embrasée d’amour ne peut rester inactive. »
« (…) Un Savant a
dit : »Donnez-moi un Levier, un point d’appui, et je soulèverai le
monde« Ce qu’Archimède n’a pu obtenir, parce que sa demande ne s’adressait
point à Dieu et qu’elle n’était faite qu’au point de vue matériel, les Saints
l’ont obtenu dans toute sa plénitude. Le Tout-Puissant leur a donné pour points
d’appui : LUI-MÊME et LUI SEUL ; pour levier : L’oraison, qui
embrase d’un feu d’amour, et c’est ainsi qu’ils ont soulevé le monde ;
c’est ainsi que les Saints encore militants le soulèvent et que, jusqu’à la fin
du monde, les Saints à venir le soulèveront aussi. » (Ms C, 36r).
Pour en
savoir plus sur la prière, vous pouvez cliquer sur le lien suivant :
http://www.lecarmel.org/prier/oraison/comment-prier.php
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